mars 11, 2024
Il n’est pas difficile de comprendre pourquoi les investisseurs ont de la difficulté à être optimistes à l’égard des actions des marchés émergents. L’indice MSCI Marchés émergents a progressé de 7,3 % en dollars canadiens en 2023, ce qui est plutôt bon en termes absolus. Toutefois, il a nettement tiré de l’arrière par rapport à l’indice MSCI Monde, qui reflète le rendement des marchés développés, lequel a progressé de 21,5 %. L’an dernier, le rendement de l’indice MSCI Marchés émergents a fait bonne figure pour la première fois en plus de dix ans.
Les rendements relatifs ont diminué en raison cette performance, tout comme la confiance des investisseurs à l’égard des marchés émergents. Il ne fait aucun doute que les marchés émergents demeurent une source de préoccupation. Toutefois, nous croyons que certaines des principales préoccupations dont nous entendons parler sont fondées sur de fausses croyances et que des conditions prometteuses pour les rendements futurs ont émergé dans la dernière décennie.
Mythe no 1 : Les actions des marchés développés surpassent toujours les actions des marchés émergents
Certains seront peut-être surpris d’apprendre que les actions des marchés émergents ont surpassé les marchés développés depuis la création de l’indice des marchés émergents il y a 36 ans. L’indice MSCI Marchés émergents a enregistré un rendement annualisé de 8,5 % au cours de cette période, soit 1 % de plus que l’indice MSCI Monde (rendement de 7,5 % en $ CA). De plus, cet indice a fait très bonne figure durant de nombreuses périodes. Dans le graphique ci-dessous, nous présentons diverses périodes de surperformance et de sous-performance. Il convient de noter que lorsque les marchés émergents enregistrent des rendements supérieurs, ces derniers ont tendance à afficher une hausse marquée.
Entre la fin des années 1980 et le début des années 1990, la croissance des placements sur les marchés émergents a dépassé 3,5 fois celle des placements sur les marchés développés. De 2000 à 2007, le rendement supérieur des marchés émergents était plus de 2,5 fois plus élevé que celui des marchés mondiaux.
L’an dernier, le rendement des marchés a éclipsé certaines tendances encourageantes. Les actions des marchés développés ont été dominées par la révolution de l’intelligence artificielle (IA). Hormis les sept titres les plus performants de l’indice MSCI Monde, le marché boursier dans son ensemble n’a pas aussi bien fait. Par ailleurs, les actions des marchés émergents ont pâti des fortes baisses en Chine. Toutefois, si l’on fait abstraction de la Chine, les actions des marchés émergents ont inscrit un rendement de 17,8 % en dollars canadiens.
Mythe no 2 : La croissance des bénéfices est faible dans les marchés émergents
La croissance des bénéfices des marchés émergents a été faible au cours de la dernière décennie. Plusieurs raisons expliquent cette situation, notamment la vigueur du dollar américain, qui a pesé sur les bénéfices, et d’autres problèmes géopolitiques.
Nous croyons que l’évolution du contexte géopolitique demeurera imprévisible, mais que plusieurs tendances pourraient améliorer la situation des sociétés des marchés émergents. En voici quelques exemples :
- L’innovation – La chaîne d’approvisionnement de l’IA est constituée en grande partie de sociétés des marchés émergents.
- La vigueur du dollar américain qui pourrait atteindre un pic – Le cycle de raffermissement du dollar américain s’est amorcé il y a plus de 10 ans, soit la durée habituelle d’un cycle. De plus, les taux aux États-Unis devraient baisser cette année, alors que ce n’est pas le cas pour de nombreux pays émergents.
- Évolution des relations commerciales dans le monde – La réorganisation des chaînes d’approvisionnement stratégiques pourrait créer de nouvelles occasions pour les pays émergents autres que la Chine.
- Une posture plus favorable à la croissance en Chine – Le gouvernement pourrait commencer à redéfinir les priorités sur le plan économique par rapport à d’autres objectifs liés à la sécurité et à la stabilité sociale.
En fait, la croissance des bénéfices dans les marchés émergents devrait être assez marquée dans les deux prochaines années, surpassant nettement celle des marchés développés. Nous nous attendons à ce que le marché commence à prendre éventuellement conscience de l’accélération de la croissance des bénéfices.