juin 06, 2025

Au début de l’année, nous prévoyions de l’incertitude à l’égard des politiques inflationnistes, des niveaux toujours élevés de dépenses budgétaires à l’échelle
mondiale, une performance économique médiocre de la Chine et des risques géopolitiques persistants. Bien que ces facteurs soient toujours présents, nous nous attendions à un contexte plus difficile que celui que
nous connaissons jusqu’à maintenant. Malgré tout, les nouvelles et les fluctuations du marché ont été volatiles.
Rétrospective
Au cours des cinq derniers mois, plusieurs changements importants se sont produits, principalement aux États-Unis. Contrairement aux attentes, le président américain Trump a mis en œuvre des politiques négatives à
l’égard de la croissance (allant des tarifs douaniers à la réduction des dépenses, en passant par l’immigration) plutôt que positives (comme les baisses d’impôt et la déréglementation).
Le jour de la libération a pris les marchés par surprise. L’annonce a déclenché des ventes d’actions généralisées qui ont toutefois été suivies d’un rebond soutenu par
un taux de variation généralement positif de la politique commerciale, des conditions financières et des bénéfices ainsi que par un dollar américain plus faible.
Dans l’ensemble, les marchés boursiers se sont mieux comportés que prévu. Bien que la nervosité liée à l’intelligence artificielle déclenchée par le lancement de la technologie DeepSeek
en Chine et bien que les préoccupations à l’égard du ralentissement des bénéfices aient eu une incidence sur le cours de l’action des « sept magnifiques », les bénéfices sont
demeurés très solides jusqu’à maintenant.

Un autre changement important a été la One Big Beautiful Bill Act (belle et grande loi) du président Trump. Le projet de loi prévoit des réductions d’impôt permanentes ainsi que des dépenses plus élevées
que prévu, ce qui pourrait faire grimper les taux d’intérêt réels. Si ce projet demeure tel quel, le ratio dette/PIB devrait augmenter à un rythme insoutenable, ce qui pourrait avoir une incidence sur la version
que le Sénat adoptera en fin de compte.
Perspectives
Les perspectives dépendent de l’ampleur des dommages déjà causés par les tarifs douaniers. En revanche, des baisses d’impôt et une déréglementation pourraient avoir des effets positifs sur la
croissance.
Nous sommes optimistes à l’égard des actions et des titres de créance. Nous pensons toutefois que les marchés boursiers sont trop complaisants à l’égard du risque de récession et nous nous attendons
à une volatilité soutenue tant que nous n’aurons pas de nouvelles données objectives sur l’incidence de la politique commerciale sur la croissance. Nous nous attendions à ce que les sociétés de
qualité résistent mieux à la volatilité prévue.
La période de taux réels très bas qui a suivi la crise financière mondiale semble terminée. Les taux de rendement des deux principaux emprunteurs, soit les États-Unis et le Japon, sont à l’origine
des augmentations. Dans les deux pays, les taux de rendement élevés des obligations à long terme sont attribuables à l’augmentation des déficits et des dépenses d’investissement. Au Japon, les
taux inférieurs sont attribuables à la déflation qui a été suivie d’une inflation inférieure à la cible. Plus récemment, les coûts de la main-d’œuvre et les prix ont augmenté
à un rythme jamais vu en 25 ans et les taux d’intérêt se stabilisent. Cette situation a des répercussions sur les obligations; nous prévoyons une plus grande volatilité et des taux de rendement plus faibles
à cet égard.
Elle a également des répercussions sur les actions étant donné que des taux plus élevés ont tendance à entraîner une baisse des valorisations. Par conséquent, les secteurs du marché
axés sur la valeur pourraient enregistrer des rendements supérieurs. Au-delà du style, nous constatons que les titres à petites capitalisations et des marchés émergents se situent à des niveaux très
intéressants par rapport à leurs taux historiques.
Faits saillants des occasions sur les marchés émergents
Les actions des marchés émergents ont surpassé l’ensemble du marché boursier des pays développés cette année et la situation pourrait perdurer. Les raisons en sont multiples. Le dollar américain
est relativement surévalué et a reculé en raison de l’incertitude entourant la politique américaine, des inquiétudes concernant la dette et des efforts déployés par l’administration Trump
pour y parvenir. Un dollar américain faible favorise les actions des marchés émergents.
La croissance des bénéfices des marchés émergents est forte et elle devrait surpasser celle des marchés développés au cours des prochaines années. Les valorisations des actions des marchés
émergents sont relativement faibles par rapport aux normes historiques et par rapport à celles des actions des marchés développés sur une base historique.

Les rebonds sur les marchés émergents ont souvent suivi des revers. Même si les tarifs douaniers créent de l’incertitude, le taux de variation s’améliore. Les entreprises des marchés émergents
étaient déjà conscientes des dangers liés aux tarifs douaniers et se sont ajustées comme elles le pouvaient. En outre, une grande partie de l’incertitude a d’ailleurs peut-être déjà
été reflétée dans le cours des actions des marchés émergents.
La taille même des sociétés et des pays des marchés émergents, conjuguée au manque d’efficience inhérent à ces marchés, crée un vaste éventail d’occasions pour les
gestionnaires actifs. Ces marchés pourraient même jouer un rôle de premier plan dans la diversification des portefeuilles si l’exceptionnalisme américain continue de préoccuper les investisseurs.
Conclusion
Nous continuons de gérer les portefeuilles en tenant compte des fluctuations inévitables du marché. Nous surveillons les politiques inflationnistes, les dépenses budgétaires, les niveaux d’endettement et les risques
géopolitiques persistants. Dans un contexte d’incertitude, il existe des occasions pour ceux qui peuvent composer avec la volatilité.