mars 23, 2022
L’intensification quotidienne de la guerre en Ukraine est tragique et l’éventail des conséquences possibles est inquiétant. Nous sommes témoins d’une crise humanitaire dévastatrice et le nombre de victimes est incommensurable.
Vous trouverez ci-dessous des réponses à certaines questions que nous avons reçues et des renseignements sur la façon dont nous gérons actuellement les portefeuilles.
Risques liés aux marchés émergents
La Russie fait partie du groupe de pays appelés les marchés émergents, ainsi désignés en raison du stade de maturité et de développement de leur économie et de leur système financier. Collectivement, les sociétés des marchés émergents représentent une source de croissance intéressante pour les investisseurs, malgré les risques accrus qui y sont associés. Les prévisions de rendement des marchés boursiers des pays développés sont relativement faibles en raison de leur croissance économique inférieure et de leurs valorisations supérieures. Notre stratégie à l’égard des marchés émergents prévoyait une pondération de 2 % des titres russes au début de la crise. Dans le contexte de l’ensemble des portefeuilles de clients, cela correspond à moins d’un dixième d’un pour cent. Les portefeuilles des clients n’investissent dans aucune société en Ukraine.
Quelle incidence la guerre a-t-elle eue sur les portefeuilles?
Bien que l’exposition directe aux actifs russes et ukrainiens soit minime, les portefeuilles n’ont pas été à l’abri de la volatilité que la guerre a causée lors des dernières semaines. La Russie et l’Ukraine jouent un rôle important dans la production de matières premières. La Russie fournissait environ 12 % du pétrole à l’échelle mondiale et environ 38 % du gaz naturel de l’Europe jusqu’au déclenchement de la guerre. De plus, les deux pays, reconnus pour être le grenier de l’Europe, fournissaient environ 25 % des céréales dans le monde. Depuis que la guerre est amorcée, les prix des matières premières, en particulier ceux du pétrole et du gaz, ont grimpé en flèche, ce qui a eu le même effet qu’une taxe sur l’économie mondiale. Cette situation exercera des pressions à la baisse sur la croissance économique dans de nombreuses régions.
Le contexte est essentiel
Il est important de comprendre quel était le contexte économique mondial avant le déclenchement de la guerre. Le monde a connu des niveaux d’inflation inégalés depuis des décennies, exacerbés par le sous-investissement dans les matières premières et les perturbations de l’offre mondiale causées par la COVID-19. La croissance économique a été élevée, stimulée par les mesures de relance budgétaire massives visant à compenser la faiblesse de la demande liée à la pandémie. Les banques centrales ont commencé à adopter des mesures pour freiner la croissance de l’économie et l’inflation en signalant une hausse prochaine des taux d’intérêt. Au début de l’année, le sommet de la croissance semblait franchi, mais il restait beaucoup de mesures à prendre pour contrer la hausse des prix. Ce contexte tend à accroître la volatilité des marchés, car les investisseurs évaluent l’effet de la hausse des taux sur l’économie et les titres. Même avant la guerre, le marché boursier mondial avait déjà subi une correction de 11 %.
Le mot en R
Un cocktail de hausse des taux d’intérêt, de ralentissement de la croissance et de flambée des prix des matières premières accroît le risque d’une récession et, par conséquent, des baisses supplémentaires des prix. Nous croyons qu’il est trop tôt pour déterminer si une récession mondiale est probable. Toutefois, lorsque nous examinons le passé, nous constatons que les périodes de hausse des taux d’intérêt et de flambées des prix des matières premières entraînent souvent des récessions. C’est ce qui explique la volatilité des dernières semaines. Les investisseurs ont raison de s’inquiéter, car le risque d’une récession a augmenté considérablement, en particulier en Europe, qui sera la région la plus durement touchée par la hausse des prix de l’énergie. Le Canada est moins touché, car il est un exportateur net d’énergie.
Comment gérons-nous les portefeuilles pendant cette période?
Nous avons réduit la pondération des actions dans les portefeuilles de nos clients au cours des derniers trimestres et, fait important, nous avons considérablement réduit la pondération des actions mondiales au profit des actions canadiennes. Le Canada offre de solides perspectives de croissance, mises en évidence par la vigueur des prix des matières premières et les valorisations intéressantes. Les cours obligataires ont dégringolé au cours des six derniers mois, mais n’offrent toujours que des rendements modestes, surtout si l’on tient compte de l’inflation. Nous continuons de croire que les obligations de sociétés et notre Portefeuille stratégies multiples – Client privé procurent des occasions plus intéressantes pour les investisseurs dans le volet des titres à revenu fixe.
Dans le volet des actions, nos équipes de gestion de portefeuille ont réduit l’exposition aux secteurs cycliques du marché. Ce positionnement est le résultat de la conjoncture économique, qui a été solide, mais qui a ralenti. Enfin, les placements sur le marché privé, y compris l’immobilier, les infrastructures et les prêts privés, se comportent bien. Selon nous, cette tendance devrait se prolonger.
Maintien d’une vision à long terme
Les replis des marchés peuvent être déconcertants, mais les prix des actifs finiront par remonter, sans égard aux nouvelles. Dans le passé, les gens qui ont conservé leurs placements pendant ces événements en sont sortis plus forts. Même si nous ne pouvons pas prédire l’issue à court terme du conflit en Ukraine, nous sommes bien placés pour gérer les portefeuilles en fonction des tensions et des contraintes de cette période grâce aux actifs de grande qualité que contiennent les portefeuilles des clients.